Le rôle du chrétien dans le débat sur l'immigration (1)

Publié le par l.oiseau.sur.la.branche.over-blog.com

     L’actualité des derniers mois a remis le thème de l’immigration au cœur des préoccupations.  Ce n’est cependant pas l’agitation présidentielle visant les Roms qui motivera ma réflexion. Personne n’est dupe et les chrétiens se sont suffisamment exprimés sur la question (l'épiscopat catholique: link, les Protestants: link, et puis, parmi diverses opinions j'ai remarqué ce texte courageux d'une journaliste catholique: link).  

 

 

     Ce qui m’incite à aborder cette question, c’est bien davantage un débat qui s’est ouvert sur le site de la Fondation de Service Politique autour de la promotion de l’ouvrage de François Billot de Lochner 12 mesures pour 2012 qui propose de stopper provisoirement les flux d’immigration (link).

 

 

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     Avec la Fondation de Service Politique, on est loin des cercles de l’extrême droite catholique persuadée de défendre une chrétienté assiégée. La Fondation est plutôt proche de la droite de gouvernement. Son objet est d’infléchir l'action politique dans un sens conforme à l’Enseignement Social Chrétien avec une optique libérale conservatrice. Ce qu’elle fait souvent avec talent même si, bien sûr, on ne partagera pas toujours ses analyses. Qu’un groupe comme celui-là donne son appui à de telles thèses ne laisse donc pas d’interroger la conscience. Vouloir stopper les flux migratoires, même de façon provisoire, revient à s’approcher dangereusement des revendications de l’extrême droite et surtout contribue à les légitimer. Un chrétien peut-il endosser ce rôle ? Le problème est à la fois doctrinal et prudentiel et l’articulation des deux aspects de cette question se révèle délicate. Il faut donc poser le problème avec rigueur. Je n'en donnerai pour l'instant que les grandes lignes.

     Le principe doctrinal est celui du droit à la migration, fondé philosophiquement et bibliquement. Ce droit est incontestable.

     La prudence conduit cependant à reconnaître aux Etats un droit à réguler les migrations au nom du bien commun, c'est-à-dire dans le but de protéger aussi bien les migrants que ceux qui les accueillent. Une telle limitation du droit à l’immigration doit cependant être comprise comme une application du principe de tolérance - à l'égard des diverses passions nationales - c’est-à-dire en tant que moindre mal. On pourrait dire que ces limitations sont légitimes parce qu’il faut bien tenir compte de l’endurcissement des cœurs.

     Une fois ces deux principes réaffirmés on pourra essayer de proposer des éléments de réflexion quant au rôle des chrétiens dans ce débat. 

     Je reviendrai sur chacun de ces points dans les semaines à venir.

 

A suivre donc... 

 

 

Publié dans Ethique sociale

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